Issue du projet multidisciplinaire Allège et autres mots désuets, la suite Le Vieil Aujourd’hui regroupe des photographies récentes sur lesquelles ont été superposées des textures de vieux papiers, poussant à l’extrême l’esthétique « vintage » proposée par les logiciels de retouches photo instantanées de type Instagram, très en vogue depuis peu grâce aux téléphones intelligents. À travers cette démarche, l’artiste s’interroge sur le pouvoir séducteur de cette esthétique vieillotte : avons-nous besoin de voir notre présent comme s’il était déjà passé à l’histoire? Cela lui accorde-t-il plus de valeur? Sommes-nous inquiets de la qualité de notre aujourd’hui, de sa prégnance?
En isolant, grâce à chaque montage photographique, des scènes disparates — principalement issues de souvenirs de voyage —, l’artiste souhaite susciter chez le spectateur une émotion esthétique, certes, mais aussi un questionnement sur notre façon de regarder le monde et de rendre compte de ce que nous y voyons, de ce que nous y vivons, jusqu’à l’inscrire dans la mémoire. Qu’est-ce qui perdure, par-delà le temps qui passe, de notre présence dans le monde?
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Nous sommes submergés d’images – l’affirmation est désormais un lieu commun. Le tic de prendre des photos sans même, parfois, regarder autrement que par le viseur, affecte un nombre sans cesse grandissant de voyageurs.
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Qui, dans quelques décennies, regardera nos photos et que dira-t-il de nous? Saurons-nous l’étonner, le séduire, comme nous sommes nous-mêmes intrigués et parfois émus devant de vieilles photographies? Le Vieil Aujourd’hui propose dès maintenant de poser ce regard sur le présent, de se laisser toucher par les événements qui le composent, qui renvoient tantôt à des moments fugaces, tantôt à des scènes qui s’inscrivent dans l’intemporalité, constituant d’ores et déjà notre héritage.
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Plus de détails à venir.
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